Le Pegging, quelle est cette Nouvelle Pratique Sexuelle ?

Le pegging ou chevillage est une pratique sexuelle dont on parle de plus en plus. Nathalie Giraud Desforges explore le sujet avec les RDV d’Émilie. 

Le pegging : comment ça marche ? [ Par Nathalie Giraud Desforges, sexothérapeute ]

L'historique du pegging

Le terme anglais a été utilisé pour la première fois en 2001, mais qui est mentionné dans le Kamasutra et apparaît aussi dans les mosaïques des lupanars de Pompéi. Le pegging n’est donc pas si nouveau que ça mais le sujet n’était guère abordé et surtout rien n’était écrit dessus !

C’est dans les années 2000 que le terme apparaît pour la première fois dans un film pornographique américain. Le pegging se pratiquait alors avec un gode-ceinture et un godemichet. Vers 2004-2005, les premiers strap-on sont apparus sur le marché. Dans cette nouvelle version, plus besoin de ceinture et une partie du toy se place à l’intérieur du vagin tandis que l’autre partie pénètre le partenaire masculin. Les strap-on offrent plus d’aisance et plus de flexibilité dans la pénétration.

Depuis 2020, le pegging fait l’objet d’articles de presse et est parfois recommandé pour pimenter les relations sexuelles dans le couple.

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Inverser les rôles avec le pegging

Lors d’un pegging, la femme pénètre l'homme de différentes façons. Puisque c'est un rapport anal, elle peut explorer différents axes de pénétration et donc de stimulation ce qui va permettre de varier les plaisirs et d'avoir des mouvements plus ou moins forts. La prostate peut aussi être stimulée mais pas nécessairement. Évidemment, il est important de pratiquer le pegging dans le respect du consentement et d’avoir une bonne communication entre les partenaires.

Quel est le but du pegging ?

On pourrait imaginer que le pegging est un acte politique puisque la femme pénètre et l'homme est pénétré. Mais c’est bien plus !

Pour moi, le pegging offre la possibilité pour l'homme de recevoir et d’entrer dans une énergie plutôt yin. C'est-à-dire une énergie de réception.

L’homme est souvent dans la posture de celui qui agit, qui donne. Ici, il a l’opportunité d’inverser les rôles, de se laisser faire en totale confiance pour recevoir le plaisir des mouvements que l'autre va insuffler à cette pratique. Cela n’a rien à voir avec le masochisme.

Les partenaires jouent à donner, recevoir, permettre, ce qui permet, pour l'homme pénétré, un lâcher-prise inhabituel.

Le rôle du consentement dans le pegging

Roue du consentement

La recherche d’un plaisir différent

Le pegging offre pour la femme, une autre manière d’être à l'écoute du plaisir de son partenaire. Son plaisir peut-être cérébral comme lorsqu’elle pratique une fellation ou un cunnilingus. C’est le plaisir de donner du plaisir, de voir son ou sa partenaire jouir de sa langue, de ses mains ou du sextoy qui est utilisé. Dans le pegging, c’est la même chose mais avec l'introduction du vibrant dans le vagin et autour du clitoris, les deux partenaires peuvent jouir ensemble puisque dans ce cas précis il y a une stimulation externe en plus.

Plaisir côté homme

Comme la pénétration se fait d'une façon anale, la prostate peut être stimulée. Bien sûr tout dépend de l’angle de pénétration. Si la prostate est stimulée, l’homme peut découvrir un plaisir complètement différent, celui de l’orgasme prostatique 

L’autre plaisir est celui du lâcher-prise. Puisque ce n’est plus lui qui a les rênes. Le pegging offre la possibilité de lâcher le besoin de performance, l’obligation de faire plaisir à sa partenaire, bref de s’offrir à l’autre.

Précautions à prendre

Attention, ce n’est pas parce qu’on a envie d’essayer que l’anus va s’ouvrir instantanément pour être pénétré ! Il est possible que subsiste de l’appréhension. Donc, il est indispensable de pénétrer avec douceur et beaucoup, beaucoup de lubrifiant.

Il faut prendre son temps, ne jamais forcer, ne jamais avoir mal. Car s’il y a souffrance, on entre dans un jeu masochiste. Si vous avez mal, vous pouvez ralentir, respirer, stopper un moment. Prenez le temps d’entrer dans la sensation.

Je préconise toujours de l’écoute entre les partenaires. Une écoute du corps et des paroles. Il faut prendre le temps d’expérimenter les positions mais aussi l’utilisation du gode, car c’est une technique à apprivoiser. L’idéal est de mettre de la légèreté et beaucoup de rires, ce qui renforce l’intimité du couple.

Quelques conseils pratiques

Pour pratiquer sans tabou, vous l’aurez compris il ne faut pas se mettre la pression mais prendre du recul et rire beaucoup surtout quand on débute. Donc je recommande une excellente communication, beaucoup de lubrifiant, du tact, du temps parce que l'anus s’apprivoise et peut avoir besoin de temps pour s’ouvrir. D’ailleurs, messieurs, la première impression est parfois d’avoir envie d’uriner. Si vous savez que votre vessie est vide, cette envie d’uriner est le signal que votre partenaire effleure votre prostate et non que vous devez courir aux toilettes. En continuant à titiller cette zone, vous pourriez avoir un orgasme anal car le mouvement de va-et-vient à l'entrée de l'anus qui est extrêmement innervées peut être très jouissif et intense et peut procurer un orgasme. Qu’ont soit un homme ou une femme d’ailleurs.

Si vous souhaitez plus de conseils ou si vous voulez poser des questions sur votre épanouissement sexuel, pourquoi ne pas prendre RDV?

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